L’argile : matière naturelle, abondante et géosourcée
Les argiles se trouvent sous la forme de grandes « nappes » de surface et de profondeur très variables. C’est une matière extrêmement abondante sur toute la surface de la Terre, 100% naturelle et géosourcée.
Chaque dépôt argileux a son histoire (géologique) et ses caractéristiques (minéralogiques). C’est d’ailleurs pour cette raison que les couleurs des produits varient d’une région à l’autre.
Dans la terre cuite, on commence par sélectionner une argile compatible avec les exigences de performances des produits et on conçoit le process de fabrication en fonction des caractéristiques de la matière première. Chaque site de fabrication a ainsi sa propre « recette » pour transformer sa matière première en produit fini et dimensionne ses équipements selon les caractéristiques de la terre. Le choix initial de l’argile est donc fondamental dans la fabrication des produits.
L’argile : une matière première renouvelable
Notre matière première, l’argile, est une ressource 100 % naturelle, locale et abondante mais c’est une priorité pour nous, en recherche et développement, d’en assurer la préservation, donc une gestion efficace. C’est dans ce contexte que la filière terre cuite s’intéresse à d’autres sources de matières premières comme les sédiments dragués dans les ports par exemple.
Aujourd’hui, les fabricants de tuiles, briques en terre cuite utilisent environ 3,5 millions de m3 d’argile par an. Or ce sont 20 millions de m3 de sédiments argileux qui se déposent chaque année en France dont 80% sont liés à l’activité humaine (production d’énergie, transports maritimes et fluviaux, irrigation, etc.).
Chaque année dans les ports, les barrages, les estuaires, les canaux, il se dépose ainsi près de 2 fois plus de sédiments argileux que la filière n’en utilise.
C’est une thèse* soutenue en décembre 2015 qui a cartographié et quantifié les dépôts de sédiments argileux qui se forment de manière continue dans les ports, barrages, canaux, estuaires. Cette thèse a aussi permis de concevoir une méthodologie, pour évaluer et mesurer la compatibilité de ces sédiments avec les process de fabrication existants spécifiques à l’industrie de la terre cuite. « Ce cadre de référence est indispensable pour prévoir les éventuels ajustements des futurs mélanges » explique le Centre Technique de Matériaux Naturels de Construction (CTMNC).
* Frédéric Haurine – Caractérisation d’atterrissements d’argiles récents sur le territoire français en vue de leur valorisation dans l’industrie des matériaux de construction terre cuite. thèse CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche) de doctorat en Dynamique et ressources des bassins sédimentaires encadrée par le Centre Technique de Matériaux Naturels de Construction (CTMNC) et le laboratoire de Géosciences de l’Ecole des Mines ParisTech.
Dans la continuité de cette démarche de long terme, en novembre 2019, la Fédération Française des Tuiles et Briques et le CTMNC ont signé avec l’État un Engagement pour la croissance verte (ECV) sur le potentiel d’utilisation des sédiments argileux de dragage pour la fabrication des produits de construction en terre cuite.
Pour en savoir plus sur l’économie circulaire de la filière terre cuite, cliquez-ici.